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Dans un verre d'eau
28 mai 2018

Défense et partenariat avec l'Allemagne

L’Allemagne est un partenaire ancien ; l’accord franco-allemand sur le développement de l’avion C160 TRANSALL remonte à 1958. Elle est aussi « un partenaire primordial pour le renforcement d’une ambition européenne en matière de défense et de sécurité », ainsi que la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale d’octobre 2017 l’a relevé. Le conseil des ministres franco-allemand de juillet 2017 a réaffirmé les ambitions politiques dans ce domaine. Au-delà des programmes d’armement communs, à l’exemple de l’hélicoptère TIGRE, né d’une ambition politique, ou de l’avion A400M, plusieurs projets pourront unir à l’avenir la France et l’Allemagne, tels que le drone MALE, le futur avion de combat ou l’armement terrestre. Cette coopération se traduit par une volonté d’intégration industrielle. La principale réalisation est la constitution en 1999, dans le domaine de l’aéronautique et de l’espace, du futur groupe Airbus, dont les premiers actionnaires sont des personnes publiques françaises et allemandes. Plus récemment, l’alliance entre le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei Wegmann a associé en 2015 les deux groupes industriels de l’armement terrestre dans une holding néerlandaise, KNDS, détenue à 50 % par une personne publique française et à 50 % par une holding allemande regroupant des intérêts familiaux privés. Au contraire, les rapprochements dans l’industrie navale sont freinés par la concurrence durable qui oppose Naval Group (ex DCNS) et TKMS dans le domaine des sous-marins à propulsion classique. L’annonce par l’Allemagne du renforcement de ses investissements à venir dans les équipements de défense et son ouverture à la coopération offrent de nouvelles perspectives. L’Allemagne entend ainsi utiliser sa puissance financière et ses marges de manœuvre budgétaires pour renforcer son industrie de défense et acquérir de nouvelles compétences, notamment dans le domaine de l’aviation de combat. L’expérience des programmes passés doit alors servir à aplanir les difficultés constatées, pour que les coopérations ne soient plus freinées par des contraintes liées au fonctionnement institutionnel interne de chacun des États, et pour que les spécifications des matériels soient mieux harmonisées en tenant compte des engagements opérationnels récents, dont la France a une plus grande pratique. Sur le plan commercial, les limitations à l’exportation, différentes entre les deux États, doivent encore évoluer pour favoriser le développement des industries et contribuer à leur viabilité. Sur le plan industriel, la France doit concilier la recherche d’un partenariat équilibré qu’appelle la Revue stratégique et la « coopération avec maintien des compétences » qu’elle exige, notamment dans l’aviation de combat, pour que les prochains développements ne se traduisent pas par des transferts de technologie asymétriques.

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